« 80% des accidents sont liés au comportement »,
« détecter les gestes non sûrs »,
« démarche bienveillante »,
« outil qui permet l’implication de tous et responsabilisations des équipes »,
« vigilance Partagée »,
« feed-back Positif »,
« outil managérial » ,
« promotion du zéro accident »,
« permet d’instaurer une culture de la prévention par l’observation et le dialogue »,
« outil indispensable »,
« être à l’écoute des agents »,
« aborder positivement la prévention sous l’angle comportemental »,
« corriger avec un dialogue mêlant Autorité et Bienveillance »,
« améliorer leurs biens être au travail »…
Que d’arguments pour vous convaincre, j’ai recopié ces phrases auprès de spécialistes.
Alors bonne ou mauvaise idée, voyons ensemble, quel est cet outil, répond-t-il aux enjeux de prévention ?
Table
Mais quel est donc cet outil magique ?
Tout d’abord, vous devez être formés, évidemment, on n’est pas assez savant, pour l’appliquer sans formation.
Généralement, ça dure 1 à 2 jours et c’est entre 400 à 1000€ par salarié formé, plus les frais additionnel (salaires, déplacements).
Cette formation n’est cadrée par aucun référentiel national. Chaque organisme vend ce qu’il veut, je dirais plutôt ce qu’il peut, en fonction de ses connaissances, de ses expériences et de ses formateurs.
Le principe de base : établir le lien entre les accidents de travail et le comportement humain dans l’idée de faire changer les comportements.
Les objectifs :
– passer d’une sécurité subie à une sécurité choisie ;
– comprendre les mécanismes influençant les comportements au travail ;
– intervenir et agir sur les comportements ;
– déclencher l’engagement du salarié.
Partant de ce postulat, les organismes construisent des grilles, qui vont permettre (généralement aux cadres, chefs d’équipe) de contrôler (n’ayons pas peur des mots) les salariés à leur poste de travail.
A l’aide d’une grille et de l’observation du travail, le contrôle porte sur :
- L’identification des gestes sûrs et non sûrs ;
- La compréhension de la prise de risques ;
- Les facteurs d’accidents comportementaux ;
- Les principes de la VCS : bienveillance, responsabilisation…
- Les méthodes et astuces pour dialoguer en matière de sécurité.
Bonne ou mauvaise idée ?
Évidemment si vous me suivez, vous savez que c’est une MAUVAISE idée, je m’explique 😔.
Premièrement : C’est culotté d’appelé ça une visite, je vous renvoie à la vidéo le sens des mots, idem pour la bienveillance. Dans certaines entreprises, ça conduit à des sanctions professionnelles.
Deuxièmement : A aucun moment on parle du travail, de situations de travail à risques.
Troisièmement : C’est uniquement centrer sur faire changer les comportements du salarié, comme si l’employeur pensait se déresponsabiliser, c’est une obligation de l’employeur.
Quatrièmement : penser qu’en signifiant à un salarié un problème de comportement, il va mieux l’accepter et ne pas le vivre comme une contrainte, est utopique.
Cinquièmement : Seules les mauvaises analyses d’accident de travail, révèlent que l’accident est lié au comportement du salarié.
Sixièmement : l’impact psychologique sur les salariés, vécu comme un flicage, on a besoin de contrôler, de VCS pour dialoguer sur les risques professionnels ? Ce n’est absolument pas positif, quand on aborde les problèmes sous l’angle comportemental, c’est juste pointer du doigt le fautif.
« CORRIGER avec un dialogue mêlant Autorité et Bienveillance » 😱 : corriger, autorité et bienveillance, que des mots qui donne clairement le ton. J’ai laissé volontairement le graphisme. Quand on corrige, c’est que c’est faux, dialogue et autorité 🤔.
Septièmement : comme ça ne correspond pas au code du travail, en cas de survenue d’un accident de travail ou une maladie professionnelle, l’employeur reste responsable L.4121-1 et avoir mis en place des VCS ne lui permettra pas de justifier au tribunal qu’il a attient son obligation de résultat et en plus les 9 principes généraux ne sont pas mis en œuvre.
Huitièmement : ça ne répond absolument aux étapes d’une démarche de prévention, le facteur comportemental ne fait pas partie des principes généraux de prévention prévus au code du travail.
Neuvièmement : le déni du risque existe et heureusement car certains salariés ne pourraient pas exercer leur métier s’ils n’étaient pas le déni.
Exemple : du couvreur sur un toit, pour continuer d’exercer son travail, il minimise ses efforts face aux risques, il surévalue ses capacités à le prévenir et il sous estime le risque.
Comportement face au risque :

Dixièmement : il n’y a même plus de culture d’entreprise et on voudrait nous faire croire qu’on va instaurer une culture de prévention grâce aux VCS, qui ont une approche dégradée vis à vis du dialogue social.
Mais alors que faire ? 🙄
- Faire des analyses d’accident de travail à partir de l’ensemble des faits ;
- Evaluer les risques en observant, en échangeant avec les salariés en poste ;
- Identifier les dangers dans les situations de travail
- Agir sur les dangers, l’exposition du salarié, sur l’organisation du travail, améliorer la technique… en conduisant des actions de prévention
- Former le salarié aux nouvelles mesures à appliquer pour protéger sa santé, à partir de ce moment ça devient une obligation contractuelle pour le salarié d’appliquer les mesures de prévention
- Si les mesures ne sont pas appliquées, comprendre pourquoi, un salarié a toujours une explication logique, il ne vient pas au travail pour se faire mal et encore moins pour se tuer.





