Les risques psychosociaux, les RPS !
Table
1. Pourquoi les risques liés aux facteurs psychosociaux plutôt que les RPS ?
Pour que ce soit plus simple et plus clair pour tous, j’utiliserai comme appellation :
« Les risques liés aux facteurs psychosociaux »
Je débute une série d’article, les risques liés aux facteurs psychosociaux étant d’actualité appelés aussi RPS, il me semble essentiel de faire un focus particulier afin d’agir efficacement en prévention.
Les risques liés aux facteurs psychosociaux cherchent leur origine dans les organisations du travail et des relations au travail.
Dans cet article, nous explorerons les différents facteurs psychosociaux, afin de détecter ces risques afin de mieux les comprendre pour agir.
2. Pourquoi les risques liés aux facteurs psychosociaux ?
Par expérience, le terme RPS est utilisé à toutes les sauces, par beaucoup de personnes qui ne comprennent pas exactement de quoi il s’agit.
Quand je parle des risques liés aux facteurs psychosociaux RPS , je me base sur les travaux de M. Gollac qui à retenu six facteurs :
- Intensité du travail et temps de travail ;
- Exigences émotionnelles ;
- Autonomie ;
- Rapports sociaux au travail ;
- Conflits de valeurs ;
- Insécurité de la situation de travail.
C’est bien l’ensemble de ces facteurs qui interviennent dans les risques liés aux facteurs psychosociaux. Il sera donc essentiel de tous les questionner pour comprendre ce qu’il se passe, identifier les faiblesses et agir.
Car oui, ces facteurs peuvent avoir un impact sur la santé mentale des travailleurs, entraînant des atteintes à la santé tel que du stress, de l’anxiété, une usure professionnelle, de la dépression, du burn-out, des troubles musculosquelettiques
3. Sans en faire trop balayons rapidement les atteintes à la santé
Je pense que de nos jours tout le monde a une vision assez claires d’impact des risques liés aux facteurs psychosociaux RPS. Revoyons les rapidement :
– Fatigue, troubles de l’anxiété, difficulté à se concentrer, dépression, angoisses, burn-out trouvent leur origine dans le stress issu des situations de travail sous pression, sous tension, avec des délais contraints, un manque d’autonomie, de soutien des collègues, de la hiérarchie. Exposé durant plusieurs semaines, mois, il peut se transformer en stress chronique.
– Traumatismes psychologiques, phobies, perte de l’estime de soi, peur, angoisse, eux proviennent du harcèlement et de la violence au travail. On parle de harcèlement moral, d’harcèlement sexuel, de violence physique ou verbale, de tous les comportements « toxiques » ayant une incidence sur un salarié.
– Dépressions, grande tristesse, perte d’intérêt, fatigue provenant d’un environnement de travail, d’une organisation de travail délétère, dégradante.
– Épuisement professionnel, fatigue, burn-out, épuisement émotionnel, souvent la conséquence de l’exposition à plusieurs facteurs psychosociaux prolongés.
Il y a les atteintes mentales et physiques, diagnostiqué par un médecin mais avant d’en arriver là, on tiendra compte du ressenti des salariés. Certes il n’est pas scientifique et c’est pour ça qu’il est difficile d’évaluer les effets sur la santé. D’un salarié à un autre, on peut avoir des ressentis complètement différents (âge, vécu passé, expérience, responsabilité, sexe…).
Ces 6 facteurs psychosociaux peuvent interagir les uns avec les autres et aggraver les effets sur la santé mentale des salariés.
4. Les origines aux RPS
Lorsque les attentes sont trop élevées et que les ressources disponibles sont insuffisantes, cela peut entraîner un sentiment d’incapacité à faire face aux exigences professionnelles.
Intensité du travail et temps de travail :
il s’agit de la charge de travail où il va falloir l’évaluer, prendre en compte les délais et du coup la pression temporelle, les amplitudes horaires, les horaires de travail, les plannings de travail, les tâches à réaliser…
Exigences émotionnelles :
On parle ici des salariés étant en relation avec du public, des salariés au contact avec la souffrance, de la nécessité de cacher ses émotions, des peurs (de mal faire, ne pas être à la hauteur…), de la gestion de situations difficiles, qui peuvent être combinées à un manque d’autonomie dans la prise de décisions ou inversement à la prise de décision sans moyen, sans compétence.
Autonomie :
Il s’agit d’évaluer l’équilibre entre les moyens, les compétences, afin de ne pas perdre le contrôle de son travail. L’autonomie est indispensable, avoir la « juste » prise de décisions.
Rapports sociaux au travail :
Ce facteur est important, il recouvre les rapports sociaux entre travailleurs ainsi que les rapports sociaux entre le travailleur et l’organisation de l’entreprise.
Sont pris en compte :
– la qualité des relations : qualité des relations interpersonnelles, insertion dans un ou des collectifs, qualité des relations avec les supérieurs, soutien que ces relations et cette insertion apportent . Travailler avec les autres, le lien social que l’on vient chercher dans le travail peut également être nocif pour les salariés (que ça viennent des collègues, de la hiérarchie) et peuvent entraîner l’isolement du salarié.;
– le style de direction et le degré de justice de l’organisation. Ça implique également la « qualité » de la communication de l’entreprise. ;
– la violence éventuelle des relations. Quand il y a des conflits, sont-ils gérés ? Comment se passent les relations interpersonnelles ?
C’est dans ce facteur qu’on parle de harcèlement moral et/ou sexuel, des violences.
– les autres formes : comme la carrière, la rémunération, la reconnaissance et de valorisation du travail accompli…
Conflits de valeurs :
Lorsqu’il y a un écart entre les valeurs personnelles d’un individu et les valeurs véhiculées par l’organisation, cela peut provoquer un conflit interne et engendrer du stress psychologique.
Insécurité de la situation de travail :
L’incertitude liée à l’emploi, telle que la précarité, les licenciements ou les restructurations, peut causer de l’anxiété et une détérioration de la santé mentale des travailleurs.
De manière générale, il s’agit d’évaluer le « déséquilibre efforts récompenses » (Siegrist), c’est à dire l’importance d’un équilibre entre les efforts fournis par un individu dans son travail et les récompenses qu’il en retire. C’est le déséquilibre, qui contribue à la survenue d’atteinte à la santé.
Pour conclure, les risques liés au facteurs psychosociaux RPS doivent être évalués en entreprise exactement comme tous les autres risques de l’entreprise. Après priorisation, un plan d’action et des mesures préventives doivent être mises en œuvre.
De nos jours, l’impact du travail sur la santé mentale ne peut plus être ignoré.
Bien comprendre les risques liés au facteurs psychosociaux pour agir efficacement et durablement est essentiel. Il est temps d’accorder une attention accrue aux 6 facteurs psychosociaux.
Je sais que ça ne va pas plaire mais je m’autorise à l’écrire car après plus de 25 ans d’expérience dans la prévention, je peux affirmer que les risques liés aux facteurs psychosociaux sont fabriqués par les entreprises. Et le côté positif, c’est qu’elles ont toutes les ressources pour les traiter, les solutionner et les supprimer.
Je vais vous y aider avec cette première série d’articles (parution hebdomadaire).
