La fiche de poste est un outil essentiel pour assurer la sécurité des salariés dans l’entreprise. Elle fournit des informations clés, elle rappelle les consignes de sécurité définit dans le DUERP et elle précise les besoins en équipements de protection individuel.
Utilisez là pour former les nouveaux salariés, les apprentis, les intérimaires… !
Table
A quoi ça sert ?
Evidemment telle que nous allons la traiter dans cet article, c’est dans le but qu’elle contribue à la prévention des risques professionnels.
La fiche de poste est un document qui permet d’informer les salariés, elle peut également servir de base pour une formation complémentaire.
Elle concerne tous les postes de travail. C’est le document de « référence ».
Elle permet d’éviter la survenue d’accident de travail en rappelant aux salariés les informations essentielles sur les risques liés à leur poste de travail, les employés sont mieux préparés à identifier et à éviter les dangers potentiels.
Le salarié en « un coup d’œil » doit comprendre rapidement ce qu’il doit faire et les mesures de prévention à appliquer pour protéger sa santé.
Idéalement tous les postes de travail devraient avoir une fiche notamment si plusieurs salariés sont susceptibles de travailler sur un même poste : polyvalence, travail en équipe alternante (ex : 3×8), intérimaires, ou si le poste présente des risques particuliers : machines dangereuses, utilisation d’un produit chimique CMR…
Comment rédiger une fiche de poste ?
Doit figurer sur cette fiche toutes les informations nécessaire permettant de prévenir les risques professionnels au poste de travail. Elle évoque chronologiquement toutes les tâches à exécuter en fonctionnement normal. Pour chaque tâche, il sera précisé les actions de prévention à appliquer pour se protéger.
1. Poste de travail
La fiche de poste doit détaillée toutes les tâches que le salarié doit réalisé avec les détails nécessaires. Pour chaque tâche préciser les moyens de prévention à appliquer. Les moyens de prévention sont issus de l’évaluation des risques et du DUERP.
C’est une représentation visuelle de ce qu’il faut faire, toujours à proximité du poste de travail pour que le salarié puisse si référer.
Si l’activité nécessite l’utilisation de machines, équipements de travail, produits chimiques… il faut consulter la documentation techniques (fiches de données de sécurité, notice technique, instructions construction…) afin de s’assurer du respect des préconisations.
Le contenu porte sur les tâches à réaliser pour la production, mais également les opérations de nettoyage, d’entretien, de réglages, de maintenance…
L’employeur doit s’assurer de la « bonne » compréhension du contenu des fiches de poste (ex : salarié illettré, taille d’écriture, travailleur étranger…).
Une photo, un schéma, traduite en plusieurs langues peut permettre de solutionner le problème. Les illustrations doivent être de bonnes qualités.
Elle ne doit pas servir uniquement à faire jolie dans l’atelier, sinon ça ne présente aucun intérêt !
2. Détails des tâches
Le poste de travail est décomposé en tâche opérationnelle à réaliser, il est précisé les actions de prévention à appliquer pour les tâches le nécessitant. Des indicateurs visuels permettent de différenciées les tâches particulières (nettoyage, réglage, maintenance…).
La difficulté est d’être suffisamment détaillé tout en évitant d’avoir un document long, incompréhensible, surchargé.
3. Dangers et risques
Signaler aux salariés les dangers, favorisent la compréhension et permet de justifier les mesures de prévention. Il est plus facile d’appliquer une consigne si on comprend le « pourquoi ».
Le danger c’est ce qui fait mal !
Dans certains cas des pictogrammes peuvent suffire à expliquer le danger, le risque.
Par exemple : les pictogrammes sur les produits chimiques, mais on pourrait aussi imaginer des pictogrammes de risques dans le DUERP qui seraient repris. La notice de poste est obligatoire lorsque les salariés travaillent avec des produits chimiques, code du travail à l’Article R.4412-39. Vous retrouverez 3 exemples de notice de poste sur les produits et agents chimiques (brochure INRS).
4. Mesures de prévention
Qui dit danger et risque, dit mesures de prévention associées. Il faut d’abord avoir former les salariés aux risques auxquels ils sont exposés, la fiche de poste ne suffit pas et ne remplace pas l’obligation de formation de l’employeur.
Elle rappelle les règles à appliquer pour protéger la santé et la sécurité des salariés. Seules les mesures à appliquer doivent figurer, elles doivent être claires et ne pas être sujettes à interprétation.
J’ai trop souvent vu les « bonnes » et les « mauvaises » pratiques, « à faire » et « à ne pas faire ».
Aucun intérêt, ça culpabilise le salarié lorsqu’il ne peut pas faire autrement que « la mauvaise » pratique, ça prête à confusion, ça alourdi le support
5. Habilitation / Qualification / Compétence / Formation
Sur les postes nécessitant des habilitations, autorisations, qualifications, on doit retrouver sur cette fiche les personnes « autorisées » par l’employeur à exécuter le postes.
Les opérations d’entretien, de maintenance, de nettoyage peuvent faire l’objet de fiches de postes spécifiques.
6. Equipements de protection collective et/ou indivIduel (EPC / EPI)
Préciser si des EPC et / ou EPI doivent être portés, si besoin où ils sont positionnés.
7. Secours
S’il y a des particularités, indiquer les spécificités, comme les numéros (centre antipoison, de secours…) et rappeler les procédures à respecter.
Comme tous les documents de l’entreprise :
La fiche de poste doit faire l’objet d’une gestion documentaire, c’est à dire avoir un titre unique, un n° de version, une date…
Il faut s’assurer que la dernière version est toujours accessible aux salariés et uniquement la dernière version.
Qui dit version, dit mise à jour et réactualisation.
La mise à jour est nécessaire :
- s’il y a des modifications du poste de travail ;
- des changements d’organisation, de machines, de systèmes de protection…
- changement de production : qualité, performance, quantité, matériaux…
POUR VOUS AIDER A REDIGER
Afin de rédiger une fiche pertinente, il faut s’appuyer sur :
- les salariés opérationnels, expérimentés sur le poste de travail (il s’agit également de s’accorder sur des pratiques communes pour exercer le travail) ;
- les documents techniques d’utilisation, notice du fabricant, notice de la machine, des équipements de travail. Dans le cas où ces documents ne sont pas présents en entreprise, il est primordial de rédiger des fiches qui vont devenir la référence ;
- l’évaluation des risques et le DUERP, issu de l’analyse des situations de travail réel ;
- le respect de l’organisation du travail de l’entreprise ;
- les préconisations ergonomique du poste de travail.
Le code du travail prévoit que « L’employeur a l’obligation d’informer les travailleurs des risques dus aux machines situées dans leur environnement immédiat et aux modifications ayant eu lieu sur ces machines » (article R.4323-2).
Ainsi que « L’employeur a également l’obligation de former à la sécurité les opérateurs (de production, de maintenance…) utilisant la machine. Cette formation est renouvelée et complétée aussi souvent que nécessaire si la machine évolue » (article R.4323-3).
POINTS CLES
- Limiter les informations au strict nécessaire, pour garantir la compréhension ;
- La fiche de poste est une représentation visuelle, privilégier les photos, les schémas ;
- Etre clair, simple, compréhensible par tous les salariés intervenant sur le poste de travail ;
- Ne pas être sujet à interprétation ;
- Les rédiger en concertation avec les « professionnels », les « experts » du poste ;
- Idéalement une feuille recto, consultable sans manipulation, à proximité du poste de travail ;
- Le format virtuel peut être une solution, à condition qu’il y ait un ordinateur à proximité, un écran tactile et que les salariés savent s’en servir.

