Vous devez analyser les situations de travail pour réaliser l’évaluation des risques professionnels. Cette étape est importante : elle consiste à étudier le travail réel en examinant toutes ses composantes (physiques, ergonomiques, psychologiques, environnementales, relationnelles).
Table
L’analyse des situations de travail permet d’identifier les risques professionnels, les dangers et l’exposition des salariés aux risques. C’est l’étape clé de l’évaluation des risques et du Document Unique.
1/. Créer le contexte pour réaliser l’analyse
Si vous n’avez jamais analysé une situation de travail, rien de bien compliqué, mais cela demande du temps.
Une analyse complète avec le report des données dans le Document Unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) est estimée à environ 4 heures.
Je vous conseille de planifier annuellement les situations qui vont être observées, en en faisant une par mois, ce qui est réaliste et réalisable. Définissez des priorités, il vaut mieux en faire moins et bien, que beaucoup et de manière bâclée.
Diffusez votre planning à tous les services, afin que les responsables et les salariés soient informés. Faites un rappel au responsable du service quelques jours avant votre venue, en le prévenant que vous serez susceptible d’interrompre les salariés, de discuter avec eux, et que les objectifs de production pourraient être impactés.
Le jour J, une fois dans le service, rappelez vos fonctions, qui vous êtes, et pourquoi vous venez.
2/. Méthodologie d’analyse
L’objectif étant de mettre en évidence les écarts entre le travail prescrit et le travail réel.

Pour réussir, vous devez concrètement :
– observer et d’écouter les situations de travail en groupe pluridisciplinaire ;
– décrire les éléments d’une situation de travail, de manière factuelle, de détailler l’activité ;
– identifier des faits concrets révélateurs d’effets sur la santé / sécurité / conditions de travail ;
– repérer les dangers ;
– identifier les risques et d’estimer les atteintes à la santé.
Méthodologie
1. Constituer une équipe pluridisciplinaire : animateur sécurité, cadre de service, élus du personnel, responsable maintenance, responsable méthode, salariés…
Idéalement entre 3 à 5 personnes, c’est suffisant. Les membres de l’équipe ne sont pas obligés d’être tous présents à chaque fois.
2. Vous former, ça peut être fait en interne, il suffit de vous mettre d’accord sur un outil, qu’est-ce qu’on observe, quel type de question on pose, qu’est ce qu’un risque, un danger…
3. Préparer l’analyse : priorités, planning, grille de questions…
4. Le Jour J : se présenter et présenter l’objectif à l’équipe observée
5. Débuter les observations :
- Détailler ce que fait le salarié en décomposant en sous-activités sa tâche ;
- Observer visuellement sans juger ce que vous voyez ! Un salarié peut toujours expliquer un geste, une façon de faire ;
- Vous pouvez faire des films et/ou photo (après avoir obtenu l’autorisation des salariés) si vous voulez travailler à partir d’un film avec 15 mn de vidéo c’est suffisant ;
- Poser des questions ouvertes, claires, simples au salarié pour comprendre son activité.
Exemple de grille d’observation (méthode QQOQCP) :
Qui est l’opérateur ?
Quand est-ce qu’il travaille ?
| Les différentes phase de l’activité | Que fait l’opérateur Comment le fait-il | Avec quoi ? Avec qui ? | Où ? |
Un exemple concret :

Vous pouvez aussi faire une description avec les photo :

Pour mieux comprendre : vidéo
Il est essentiel de détailler, c’est le détail qui vous aidera à trouver des solutions et à bien comprendre le travail réalisé.
3/. Éléments complémentaires
Il faut bien intégrer toutes les dimensions du travail : physique, psychologique/relationnelle, environnementale, relationnelle.
Physique :
On tient compte : de la taille des opérateurs, taille du poste de travail, hauteur du plan de travail, effort, postures…
Psychologique / Relationnelle
Prendre en compte, toutes les interactions avec la hiérarchie, entre collègues, avec le public, avec des collègues, les patients…
Environnementale :
Bruit, odeur, ventilation, contraintes climatiques, température…
Ergonomique : c’est l’ensemble de toutes ces dimensions
Déplacements, les ports de charges, les manipulations d’outils, sollicitations cognitives, les hauteurs de préhension des fournitures, le lieu déstockage des matières premières…
L’ergonomie s’intéresse à la tête, aux émotions, au corps et aux relations avec les autres.
En résumé
Il est essentiel de comprendre le travail pour le transformer pour l’améliorer.
Dans un monde agile, les situations de travail doivent s’adapter et être revisiter régulièrement.
L’analyse des situations de travail permet de satisfaire les enjeux de l’entreprise. C’est de gagner en agilité pour être efficace, performant, offrir de bonnes conditions de travail, en garantissant la sécurité des salariés et en préservant la qualité des relations interpersonnelles.

