Combien faut-il de secouriste ?

Lorsqu’il s’agit de la sécurité des salariés, il est important de savoir combien de sauveteurs secouristes sont nécessaires pour garantir une réponse rapide et efficace en cas d’urgence.

La réponse n’est pas aussi simple, car c’est variable en fonction du contexte spécifique de chaque entreprise. dans cet article, j’apporte quelques éclairages pour vous aider dans vos choix afin de déterminer le nombre optimal de sauveteurs secouristes.

La réglementation n’est pas claire et précise, tentons de répondre à cette question qu’on se pose fréquemment. Il s’agit ici de faire un mix de tous les articles du code du travail pour tenter de répondre à l’obligation et d’avoir du « bon sens ». Il est crucial d’avoir suffisamment de salariés formés au secourisme prêts à intervenir en cas d’accident de travail.

Le code du travail à l‘article R4224-15 précise :

Un membre du personnel reçoit la formation de secouriste nécessaire pour donner les premiers secours en cas d’urgence dans :

1° Chaque atelier où sont accomplis des travaux dangereux ;

2° Chaque chantier employant vingt travailleurs au moins pendant plus de quinze jours où sont réalisés des travaux dangereux. Les travailleurs ainsi formés ne peuvent remplacer les infirmiers.

1/. Combien de secouriste ?

Rappelons que l’employeur à l’obligation d’organiser les secours dans son entreprise, l’employeur doit évaluer les risques professionnels des salariés et il a obligation de former les salariés.

Puisque cela peut varier en fonction du contexte spécifique, alors regardons les facteurs clés à prendre en compte pour déterminer le nombre « optimal » de sauveteurs secouristes.

Tout d’abord, il est important d’évaluer son besoin en secouriste en fonction :

• de l’organisation de l’entreprise, par exemple si l’entreprise fonctionne en 3×8 et les week-end, il faudra sur chaque cycle 2 secouristes minimum présents 7 jours /7 soit 10 secouristes formés. Le nombre de secouristes sera variable en fonction de son organisation, 
• puis du nombre de personnes présentes dans l’espace ou la zone doit également être prise en compte. Dans une petite entreprise avec seulement quelques employés, un sauveteur secouriste peut suffire, mais dans un grand centre commercial avec des centaines de salariés, plusieurs sauveteurs doivent être présents pour répondre rapidement à tout incident. 
• de son activité, si on réalise des travaux dangereux (arrêté du 19 mars 1993). 
• et en tenant compte de délai d’intervention d’un secouriste qui pour rappel doit être inférieur à 3 minutes, donc la taille de l’entreprise et l’éloignement des services rentrent également en ligne de compte. 
• tenir compte des compétences déjà présentes dans l’entreprise, infirmier, médecin du travail…la taille de l’espace ou de la zone à surveiller. 
• tenir compte des risques potentiels spécifiques, par exemple : si on utilise des produits chimiques dangereux, il peut être nécessaire d’avoir plusieurs sauveteurs formés pour faire face à des situations d’urgence potentielles. 

Dernièrement, il existe une spécificité réglementaire, relative aux chantiers, le code du travail vous demande à partir de vingt travailleurs au moins pendant plus de quinze jours où sont réalisés des travaux dangereux d’avoir une personne formée au secourisme.

Puisque vous avez bien lu ce qui est écrit au-dessus, vous comprenez que vous manquez à votre obligation de résultat en tant qu’employeur. Car si un accident arrive et que personne n’est en mesure de porter secours, il pourra vous être reproché de n’avoir rien prévu.

2/. Secouriste, quelles formations choisir ?

Enfin, il est important de s’assurer que tous les sauveteurs secouristes sont formés pour appliquer « les gestes qui sauvent de manière appropriée ». Cela garantit, que les salariés savent agir de manière efficace et rapide en cas d’urgence.

Le code du travail parle de formation de secouriste, regardons ce qui existe sur le marché. Je vous encourage à toujours faire bien attention à la prestation que vous achetez, assurez vous qu’elle réponde bien à votre besoin et vérifiez s’il y a des garanties de qualité.

il appartient à l’employeur de choisir la formation la plus adéquate pour son entreprise, mais comme vous l’avez compris seul le SST répond à cette exigence nécessaire en milieu professionnel.

Les salariés formés, devront être désignés dans le plan d’organisation des secours rédigé par l’employeur et communiqué aux salariés.

Pour rappel : la non-assistance à personne en danger est un délit pénal qui s’applique en entreprise également. C’est pour cela, qu’il vaut mieux anticiper et former les salariés pour qu’ils exercent les gestes les plus adaptés sur leurs collègues.

La responsabilité du SST ne pourra jamais être engagée en pratiquant les gestes et les mesures vues en formation.

3/. L’employeur peut-il imposer à un salarié de suivre la formation de secouriste ?

NON, puisque la formation oblige le salarié à exercer une nouvelle mission non prévue à son contrat de travail.

Cependant, la jurisprudence considère que le salarié ne peut pas refuser une formation organisée par l’entreprise sans motif légitime.

Il faut obtenir l’accord préalable du salarié, pour l’inscrire à la formation, car la formation au secours est un enjeu important, elle permet de répondre :

• pour l’employeur : à l’obligation de prévention des risques professionnels qui passe par la formation à la sécurité des salariés ; 
• pour le salarié : à l’obligation de prendre soin de sa sécurité, de sa santé et de celles des autres (article L.4122-1 ). 

En somme, le nombre de sauveteurs secouristes nécessaire dépend de plusieurs facteurs clés, notamment la taille, l’espacement des locaux, des services, le nombre de personnes présentes, les risques spécifiques liés à votre activité et il faut des salariés formés en tant que sauveteurs. Il est important de prendre en compte tous ces éléments pour garantir la sécurité de tous les salariés présents et répondre rapidement aux situations d’urgence.